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12 décembre 2008

Sentence

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Il aurait fallu accabler les anges, et leur déchirer la peau d'un ongle distrait. Alors oui, peut-être, n'aurais-tu pas ouvert ce petit flacon de sels inconnus, où dormaient d'autres marées, et quelques naufrages.

Tu n'aurais pas ouvert les bras aux lames insolentes et nues qui dans les rues hagardes dégrafaient les passantes. Tu n'aurais pas noué le fil de tes jambes à la corde savante où s'étendent chaque jour mille et une variantes d'abysses. Tu n'aurais pas glissé sous le manteau d'argile de ses mains, tu n'aurais pas failli, tu serais restée.

Et je t'aurais détruite. Fil à fil. Ruelle par ruelle. Je t'aurais étalée sur la roche brûlante, écrasée sous le talon de la nuit qui jamais ne renonce, parce que je lui murmure combien tu es laide, noueuse, avide. Je t'aurais morcelée sous la gamme mineure des grandes catastrophes à géométrie variable. Je t'aurais vidée de tes hanches, de tes fesses, de tes yeux. Je t'aurais jetée, murmurante, dans les replis boueux des dérives urbaines. De toi rien ne serait resté.

Juste un léger frémissement de la lèvre.

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Commentaires
C
Ah! J'apprécie la manière dont vous n'entendez rien à la poésie, Montag! Notez que ce n'est pas ce qu'il m'avait semblé sur votre blog. Et merci de passer par ici aussi.
M
Magnifique... C'est le mot qui s'impose à la lecture de cette "sentence" et à quelqu'un comme moi qui n'y entends rien à la poésie. Merci
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