Ludovic Tac - Le moine COTOREP
Soultier de l’Apocalypse
le cargo dont les milles visages se reflètent sur la banquise
Myriades stellaires qui se résorbent dans le temps
Comme la spirale invisible de la queue du dragon
Dont le souffle froid irise les arbustes
Êtres filiformes au seuil de l’océan noir
Et menaçant
Qui s’ouvre face à moi
Comme une gueule d’iguane aux crocs de paille sèche
Voici mon heure
Je sors de la cale
Mon sceptre aux douze accords du zodiaque
Installe l’abîme
Le gouffre de lave évanouie
Qui remonte à la surface
Et affirme le chant sacré de ce désert sans but
À l’horizon viral
L ‘Apocalypse avance
La lande froide et rase aux magnifiques fleurs congelées
Me happe comme le chant secret des oiseaux morts
La vie dans ce bocal de glace
Est un geste nostalgique et muet
Un geste oublié, figé à jamais dans sa splendeur démesurée
Inutile et dur comme de la roche
Pourtant je sens la pulsation noire sous cette peau de givre
Je sens la soif et l’appétit sans fin qui animent ce faible souffle
Et d’un coup de sceptre bien placé
Je l’explose
Ludovic Tac